Leçon 2

LE PROJET INTRANET

1. DEFINIR LE CONTOUR DU PROJET DE CREATION D’UN SITE

1.1. DES PROJETS A GEOMETRIE VARIABLE
Les sites intranet sont des projets d’envergure plus ou moins importante. Par
exemple :
♦ des petits intranets :
• une seul serveur internet, moins de 100 pages ;
• exemple animation d’un groupe d’expert (l’intranet des GRID).
♦ des intranets moyens :
• une seul serveur internet, entre 100 et 1000 pages ;
• exemple l’intranet d’une structure (Intranet d’une Sous-direction).
♦ des intranets importants ou très importants :
• plusieurs serveurs internets, plusieurs milliers de pages ;
• exemple l’intranet du Ministère (Alize) ou d’une Direction (DGI, DGCP).

1.2. DEFINIR « QUI EST A L’ORIGINE DE LA DEMANDE »
Les projets Intranet sont souvent à l’initiative de la hiérarchie. Mais, parfois, les
utilisateurs peuvent être à l’origine de la demande. Cela peut être par exemple le
cas lorsqu’un groupe de travail a besoin d’un intranet pour animer ses travaux.

1.3. DEFINIR LES OBJECTIFS DU SITE :

1.3.1. LE ROLE QUI SERA ATTRIBUE AU SITE : LA CHARTE EDITORIALE
Il est donc important au moment du lancement du projet de faire préciser la
« commande » et de délimiter les contours du projet.
♦ A qui s’adresse le site ;
A une population restreinte ou tout public : il faut délimiter le contour précis de
cette population. L’information qui sera proposée dépendra de la population
ciblée : tous les agents de Minefi, tous les agents d’une sous-direction, les
personnes d’un groupe de travail interdirectionnel…
Il faut veiller à ce que les contrôles d’accès soient en concordance avec le
groupe de population ciblée.
♦ Quels seront les principaux objectifs du site :
• Intranet documentaire ;
• Intranet fédérateur ;
• Internet à vocation commerciale ;
• Intranet : outil pour faciliter le travail en groupe.
♦ Essayer de définir les besoins des utilisateurs :
• Les utilisateurs ont-ils besoin d’une information analysée et/ou mise en
forme ;
• Les utilisateurs ont-ils besoin d’une information brute (non mise en forme) ;
• Les utilisateurs sont-ils formés aux technologies de l’intranet.
Ces éléments doivent être la base à l’élaboration de la ligne éditoriale de l’intranet.
Tous ces éléments conduisent à définir une charte éditoriale. Cette charte
éditoriale permet de définir les limites d’un site et d’éviter de s’éparpiller dans le
contenu du site. En effet, dans la construction d’un site, il est important de
contrôler la production de l’information et de veiller aux respects des objectifs du
site.

1.3.2. DEFINIR LE RESPONSABLE DE LA LIGNE EDITORIALE
Il est important de préciser la personne ou l’équipe qui constitueront l’équipe
éditoriale. Cette équipe sera chargée de définir la ligne éditoriale. Les principaux
rôles attendus sont :
♦ Définir le contenu du site ;
♦ Arbitrer les éléments de charte graphique ;
♦ S’engager sur la crédibilité de l’information publiée.

1.3.3. LES MOYENS QUI SERONT MIS EN OEUVRE OU DONT ON DISPOSE
Comme tout projet, il convient de préciser au début du lancement du projet
préciser les moyens qui seront attribués au site :
♦ moyen humain ;
♦ moyen financier ;
♦ moyen technique.
Pour un projet intranet, l’engagement des responsables et des décideurs doit être
fort. Par exemple, un projet intranet mobilise les producteurs d’informations qui
sont souvent externes au projet. Le succès du site ne peut être assuré que si ces
producteurs sont mobilisés sur le sujet. L’implication des responsables est un
gage de mobilisation des personnes qui fournissent l’information.

1.3.4. LES « LIVRABLES »
Il convient également de définir les « livrables » du projet et le calendrier du projet.
La réalisation d’un site doit procéder à une démarche itérative. Il serait irréaliste de
vouloir bâtir un intranet du type Alize en une seule étape (Alize a plus de 5 ans
d’existence).
Le projet intranet est un projet qui se prête bien à une démarche itérative. Mais,
pour ne pas perdre de temps et de l’énergie, il est important de disposer d’une
stratégie de déploiement.

1.4. UN SITE INTRANET DOIT ETRE UN OUTIL SIMPLE

Les sites intranets ont pour vocation d’être consultés par le plus grand nombre. Le
nombre d’utilisateurs habitués à la consultation croît régulièrement. Néanmoins, il
est extrêmement important de concevoir un site pour l’utilisateur lambda :
♦ un grand soin doit être porté à la navigation ;
♦ la mise en page doit être « ergonomique ».
Les sites intranets ne sont pas faits pour des professionnels de l’informatique.

2. DEFINIR LA FORME OU L’ASPECT DU SITE

2.1. DEFINIR UN STYLE (ASPECT COMMUNICATION)

2.1.1. CHARTE GRAPHIQUE
La charte graphique est un élément important d’un site. Elle va donner une tonalité
au site (site institutionnel, site de travail). Elle est un élément de communication de
l’entreprise où la Direction qui la met en oeuvre. Une charte graphique permet de
faire passer des idées. Le « look » d’un site donne une première impression à
l’internaute. Il est important d’accrocher tout de suite l’internaute avant qu’il ne
surfe ailleurs : « un petit clic et puis s’en va » !
Si la Direction possède une charte, il convient de l’intégrer dès le début du projet.
Cette charte doit être adaptée à la technologie de l’intranet (exemple : tenir
compte des palettes de couleurs disponibles sur l’intranet).
Si le projet Intranet ne peut s’appuyer sur une charte graphique existante, il est
nécessaire d’en définir une.
Les principaux éléments de cette charte sont :
♦ logo identifiant l’intranet ;
♦ police de caractères utilisée ;
♦ la couleur qui doit correspondre si possible aux couleurs institutionnelles ;
♦ des normes spécifiques au site : par exemple police et numérotation
spécifiques pour les paragraphes, les rubriques importantes sont mentionnées
en rouge.
Exemple : charte graphique d’Alize : http://alize1/charte/charte.htm


Quelques remarques de bon sens :
♦ un site d’une structure administrative ne doit pas ressembler à un site de jeu
sur internet ;
♦ les couleurs doivent être visibles dans les navigateurs (éviter les couleurs
pastels, les jaunes fluorescents).
Des éléments externes peuvent s’imposer à la charte graphique. Par exemple,
une circulaire du Premier Ministre du 07/10/1999 précise que : « les responsables
des sites veilleront tout particulièrement à favoriser l’accessibilité de l’information à
tous les intranautes, notamment les personnes handicapées, non voyantes,
malvoyantes ou malentendantes (…). Ils pourront utilement se référer aux
recommandations de niveau 1 du WorldWideWeb Consortiumconsacrées à
l’accessibilité des contenus sur la Toile »
(www.internet.gouv.fr/francais/guide/w3C/w3c.html)

2.1.2. RESPECTER LES CONVENTIONS DE L’INTERNET :
Il est important de respecter les habitudes de l’intranet. Il convient, avant de se
lancer dans la réalisation d’un site, de naviguer sur l’intranet et l’internet. Les
technologies web sont jeunes mais en quelques années, de très nombreux sites
ont été réalisés. Ces sites sont le résultat d’une longue expérience.
Quelques points clefs :
♦ respecter les « normes » de navigation habituellement admises par les sites ;
♦ exemples : le caractère @ caractérise une adresse électronique, un trait
souligné en bleu est un lien actif ;
♦ des pictogrammes types sont maintenant communément admis :
exemples : la flèche retour va de droite à gauche, une petite enveloppe offre la
possibilité d’envoyer un mél.
♦ aider l’internaute ou l’intranaute à anticiper ce qui se cache derrière un lien. Un
pictogramme peut signaler les documents word, pdf ou excel et les différencier
ainsi d’une page html. Signaler à l’intranaute les liens qui l’envoient sur un
autre site. Signaler l’accès à une partie dont l’accès est restreint.
♦ Ajouter des commentaires sous les images cliquables (balize alt pour ajouter
des « infos bulle »)
Les réseaux n’ont pas toujours des débits élevés. Les postes de travail ne sont
pas toujours des terminaux puissants. Il est conseillé de limiter la taille d’une page
à 30 koctets (graphique compris).


2.1.3. CHARTE DE NAVIGATION
Dans les pages :
♦ utilisation d’une seule frame ou de plusieurs frames (frame ou cadre).
Le débat autour de ce point n’est pas tranché.
Pour l’utilisation de frames : elles permettent de laisser en permanence les
éléments de navigation. Elles permettent de guider précisément l’internaute
dans un contexte maîtrisé par le concepteur du site (exemple : si l’utilisateur
ouvre dans une frame un site externe, il n’est pas perdu car il a toujours les
liens du site de départ dans les frames de navigation). Par exemple, un site
« portail » qui fédère plusieurs sites privilégiera l’utilisation de frames.
Contre l’utilisation de frames : elles sont plus difficiles à gérer techniquement,
les frames liées à la navigation utilisent de la place au dépend de l’information
utile (par exemple pour les écrans en 800*600). La mémorisation des pages
dans des signets est rendue difficile par l’appel des cadres qui contiennent les
frames. De même, la gestion de l’impression est rendue plus difficile. A titre
d’exemple, les grands moteurs de recherche de l’Internet n’utilisent pas de
frame.
Présentation type d’un menu :exemple menu contextuel présent à gauche ou
en haut de la page. Ce menu peut également être conçu pour rappeler la
navigation, exemple : Accueil>niveau1>niveau1.1 …
Eviter la navigation avec l’ascenseur horizontal dans une page. En bas de
chaque page longue privilégier la mise en place d’une puce retour en haut de
page.
♦ Entre les pages :
Limiter les cascades de menu avant d’atteindre l’information (exemple règle
des « trois clics » : on ne doit pas avoir à cliquer plus de trois fois pour
atteindre une information à partir du menu).

Il convient dans la mesure du possible de respecter ces règles. Le respect de ces
règles apporte de la cohérence à son site et en facilite la navigation. Plus le site
devient important, moins il sera facile de maintenir cette cohérence. Pour des sites
importants, il est donc conseillé de s’astreindre peu de règle, mais de tout faire
pour les respecter.
Sur le plan technique, quelques astuces d’organisation aident à assurer le respect
de la charte graphique
♦ utilisation de feuilles de style (.css) ;
♦ mise en commun de feuilles de style qui sont alors référencées à un seul
endroit ;
♦ mise en commun des images dans un répertoire unique.
Les éléments ainsi mis en commun sont utilisables par toutes les personnes qui
réalisent les pages html. Ainsi, lors d’une modification de la charte graphique, la
modification de la feuille de style répercute les modifications sur toutes les pages.
De même, il convient de réfléchir à l’impact d’un changement de logo lorsque ce
logo est dupliqué plusieurs fois dans le site.

2.2. NOMMER LE PROJET
Comme tout projet, il est important de donner un nom au projet intranet . Ce nom
identifie le projet. Le nom peut faciliter également l’accès au site et être déduit par
les utilisateurs de l’intranet : le nom de l’intranet est souvent contenu dans l’url
d’appel de l’intranet (notion de home page). Par exemple, l’accès à alize se fait en
saisissant alize ; l’accès au site sncf se fait en saisissant www.sncf.fr.
Le choix du nom doit respecter également quelques règles de bon sens :
♦ facile à retenir ;
♦ faire référence à un quelque chose de connu.
Les noms liés à la navigation maritime (par analogie à la navigation sur
l’internet) ont connu du succès : Alize => intranet ministériel, Magellan =>
intranet DGCP, Eole =>intranet DGI, Odyssée => DREE.
♦ éviter les noms trop comiques qui pourraient porter un discrédit à un projet
parfois perçu comme un gadget électronique.

3. DEFINIR LE FOND OU CLASSIFIER L’INFORMATION
Un intranet a pour principale vocation d’offrir un accès rapide et simplifié à
l’information d’une entité. La qualité de la mise à jour de l’information de l’intranet
est un point important dont dépend la réussite du projet. Les critiques des
utilisateurs se résument parfois sous la forme un peu triviale suivante : « il est joli
leur intranet, mais il ne sert à rien! ».
Il est donc important d’identifier l’information qui va être offerte dans
l’intranet.
Pour ce faire, il est possible de répondre aux questions suivantes :
♦ l’information existe-t-elle sous forme électronique.
Depuis quelques années, beaucoup de documents existent sous une forme
électronique. Il convient d’identifier ce format : document texte (type Word),
des tableaux (type Excel), des pages disponibles sur d’autres sites intranets
(pages html).
Attention : la mise à disposition de l’information sous forme électronique peut
s’avérer longue et chère. De même, la production de document au format html
est une opération lourde.
Si le document est déjà disponible sur un site intranet, il est alors préférable de
référencer ce document dans son intranet. Un des intérêts du langage HTML
réside dans la facilité du repérage des documents externes à son intranet.
Utilisation de html ou de pdf ? : PDF permet la lecture de documents longs.
L’intranaute doit disposer d’un logiciel spécifique de lecture (ex Acrobat
Reader). Il est difficile de réaliser un facsimilé d’un document PDF.
L’impression des pages html est en général de mauvaise qualité (pb des sauts
de page). Les documents pdf sont facilement imprimables.

♦ Qui met à jour cette information :
Il est préférable de disposer d’une information la plus à jour possible. Disposer
de l’information à partir de l’entité qui génère l’information est une garantie de
la mise à jour de l’information. De plus, il y a souvent confusion entre la
personne qui gère le site et la personne qui donne l’information.
♦ Connaître le cycle de vie de l’information
Durée de vie ou fréquence de la mise à jour des informations : le souci de
disposer d’une information pertinente conduit à connaître la durée de vie de
l’information. Par exemple, les informations de la météo ou les cours de la
bourse sont pertinentes pendant une journée. Le texte de la loi budgétaire a un
cycle de vie annuel. Les « Misérables » de Victor Hugo sont maintenant
immuables.
Date de mise à disposition de l’information : les informations boursières sont
des informations en continu. La météo est connue un ou deux jours à l’avance.
La loi budgétaire est votée tous les ans à la fin de l’année.
La connaissance du cycle de vie des informations va avoir un impact important
sur les outils à mettre en oeuvre pour assurer leurs mises à jour.


4. ORGANISER L’ACCES A L’INFORMATION .
Lorsque toutes les étapes sont réalisées (un style a été défini : la forme, le
contenu a été inventorié : le fond), il convient de définir comment, en respectant le
style, on va permettre l’accès à l’information.
L’originalité des technologies du web réside dans la facilité d’accès à l’information
à l’intérieur d’un site.
Afin de mieux comprendre cette approche, on va partir d’une technologie de
publication connue : le livre.
4.1. LE LIVRE :
Le contenu d’un livre est constitué de plusieurs parties : une table des matières,
un texte divisé en chapitres, un index.
Sur la forme, le livre est constitué de pages numérotées.
4.1.1. LA NAVIGATION DANS UN LIVRE
Le livre est d’abord conçu pour être lu de manière linéaire : du début à la fin.
Pour les livres d’information, on utilise souvent d’autres approches de lecture :
♦ à partir de la table des matières, on consulte un chapitre particulier sur un
thème donné. Pour se positionner au chapitre, on utilise la pagination ;
♦ à partir de l’index, il est possible de consulter une phrase particulière. Là
encore, le référencement est assurer par la pagination.
A l’intérieur du texte, il peut exister des systèmes de renvoi vers d’autres parties
du livre : les notes de bas de page, les renvois vers d’autres pages.
La consultation des notes de bas de page est relativement facile. En revanche, le
renvoi vers d’autres pages est relativement fastidieux.

4.2. L’INTRANET :
L’analogie peut être faite entre la lecture d’un site et la navigation d’un site web.
La table des matières : elle correspond à la page d’accueil. La page d’accueil est
le sommaire du site. A partir de cette page on doit avoir la vision la plus large du
contenu du site.
Il y a quelques années les pages d’accueil proposaient une dizaine de rubriques.
Actuellement, les pages d’accueil des sites s’orientent vers une offre de plusieurs
dizaines de rubriques ; on est alors dans une logique de portail (cf. le site du
Minefi).
La table des matières était également reprise par une rubrique spécifique des
sites intranets : le plan du site. Cette rubrique tend à disparaître. Elle est trop dure
à constituer et à maintenir et de plus, elle est peu regardée.
Le texte : il est divisé en rubriques et en sous rubriques (notion de chapitre et
paragraphe).
La numérotation des pages : à la différence d’un livre, les pages d’un site internet
ne sont pas numérotées. La lecture d’un site n’est pas séquentielle (de la page 1
vers la dernière page).


La navigation se fait par les liens hypertextes. Ce mode de navigation induit le
phénomène suivant : alors que la lecture d’un livre dépend d’une progression
maîtrisée, la consultation d’un site web n’est pas ordonnée. L’intranaute peut lire
les pages dans l’ordre qu’il souhaite.
Les notes de bas de page : on peut considérer que les ancres sont équivalentes.
Elles permettent des renvois multiples à l’intérieur d’une page.
Les renvois : c’est une des grandes différences entre le livre et l’intranet. Les liens
hypertextes permettent de renvoyer d’une page à l’autre, d’un chapitre à l’autre
en donnant (voir d’un livre à l’autre dans le cas d’un lien vers un autre site)
l’impression d’un texte continu. C’est le premier grand intérêt d’intranet.
L’information dispersée peut être rassemblée et reliée par une logique particulière.
Les index : il n’existe pas d’index dans l’intranet. Cette notion est remplacée par le
moteur de recherche. L’index est structuré par le rédacteur du livre, alors que
dans le cas de l’intranet, l’index est constitué virtuellement par les recherches de
l’intranaute. Avantage : chacun constitue les interrogations en fonction de ses
centres d’intérêts. Inconvénient : il faut un peu comprendre les mécanismes de
recherche documentaire (notion de mot vide, synonyme, équivalent , …).


4.3. LA NAVIGATION DANS L’INTRANET :
Il n’y pas de règle d’or pour construire la navigation dans un site. En fait, on peut
proposer la démarche suivante :
♦ fixer les objectifs du site ;
♦ déterminer la forme et l’aspect du site ;
♦ déterminer le contenu documentaire ;
♦ définir la navigation en fonction des points 1, 2 et 3.
La page d’accueil : On a vu dans le paragraphe précédent l’importance de la
page d’accueil.
La navigation dans le site :
Il convient de s’en tenir, dans la mesure du possible, aux attentes des utilisateurs
(personnes qui consultent et personnes responsables de la commande du site).
La navigation va être :
♦ l’enchaînement qui, à partir de la page d’accueil, va mener l’intranaute à
l’information.



4.4. MODE DE REPRESENTATION DE LA NAVIGATION
Il existe plusieurs manières de représenter la navigation d’un site.
♦ Graphique « papier » : C’est la forme la plus frustre. Elle peut permettre d’avoir
une vision des grands blocs d’un site. Mais, elle s’avère rapidement dépassée
pour les grands sites ;
♦ Graphique « électronique » réalisé manuellement. Il existe des outils qui
permettent de construire une vision partielle de la structure de navigation d’un
site. Ces outils ne sont pas répandus ;
♦ Graphique « électronique » réalisé automatiquement. Il existe des outils qui
construisent automatiquement la carte d’un site en navigant à travers les
différents liens du site. L’intérêt de ces outils est qu’ils sont automatiques et
qu’ils montrent la dynamique du site.

4.5. AUTRES MODES DE NAVIGATION
Il existe d’autres modes de navigation à l’intérieur d’un site web.
Le moteur de recherche
Le moteur de recherche est un autre mode de navigation. Comme il a été indiqué
précédemment, le moteur de recherche peut être rapproché d’un index
dynamique.
Les réponses d’un moteur de recherche sont une forme de représentation du
contenu d’un site.
Il existe des moyens d’induire les résultats des moteurs de recherche : les metatags
(la technique des meta-tags sera vue plus tard).
De la même manière que l’on prend soin de la navigation par l’arborescence des
liens html, il est important de réfléchir à la manière dont on orientera les résultats
des moteurs de recherche.

4.6. LES RUBRIQUES TYPES D’UN INTRANET :
Un site intranet comprend en général quelques rubriques types. Ces rubriques
types sont en fait un mode navigation simple admis par des communautés
d’utilisateurs.
♦ La page d’accueil : elle est incontournable ;
♦ La mention légale de l’éditeur (pour les sites internets) : elle est obligatoire
(voir chapitre sur le droit de l’internet) ;
♦ Les coordonnées du webmaster : en général, on mentionne le mel du
webmaster afin que les intranautes disposent d’un point d’entrée pour signaler
des problèmes techniques, des problèmes éditoriaux, …) ;
♦ Le plan du site : cette mention perd de son sens pour les grands sites ;
♦ Le moteur de recherche : le moteur de recherche est un élément important de
la navigation dans le site. L’accès au moteur de recherche doit être proposé
sur toutes les pages ;
♦ L’accès aux outils de communication du site (forum, messagerie) : afin de
dynamiser la vie d’un site, il est souvent utile de lui associer des outils de
communication . Les forums sont un exemple ;
♦ Les rubriques « nouveauté », « actualité », « flash info »: il est toujours
intéressant de pouvoir mettre en valeur des informations. Pour cela, il est
important qu’elles soient visibles de la page d’accueil. Traditionnellement, les
rubriques « nouveauté », « actualité », « flash info » servent à mettre en
valeur des informations spécifiques ;
♦ Les FAQ : les questions les plus fréquemment posées. Cette rubrique oriente
les internautes vers des questions/réponses liées à un problème donné ;
♦ Les drapeaux de pays : ils signalent la possibilité de consulter un site dans une
langue différente.


4.7. LES NOTIONS DE « PUSH » OU DE « PULL »
On distingue deux manières d’obtenir de l’information :
- soit l’intranaute va vers l’information : « pull »
- soit l’information va à l’intranaute : « push »
♦ la notion de « pull » :
C’est la manière habituelle de naviguer sur l’intranet. Elle demande une démarche
volontaire de l’intranaute. Si une information a changée, il doit consulter
régulièrement le site ou le page qui contient l’information pertinente. Le signet est
l’outil à privilégier pour ce type de pratique.
En résumé, la méthode « pull » consiste à inciter les utilisateurs à venir rechercher
régulièrement les informations.
♦ La notion de « push »
Depuis quelques années, cette nouvelle notion est apparue. Elle consiste à
poussée l’information vers l’intranaute. La liste de diffusion est l’outil type de cette
démarche. Le principe d’une liste de diffusion consiste à s’abonner pour recevoir
un mél lorsqu’un évènement survient (modification d’une information, publication
d’un nouveau document). Les listes de diffusion sont des outils qui permettent
d’animer un site web (cf rubrique « abonnement » du portail du Minefi ).


Les portails d’entreprise ont également cet objectif : par exemple, le portail
propose des menus en fonction du profil qui s’identifie (fonction, service, grade,
…). Les sites internet sont très friands des recherches de profil pour proposer de
l’information aux intranautes (exemple : bandeaux publicitaires d’AltaVista qui sont
fonction de certains mots clefs : voiture, livre, …).
En résumé, la méthode « pull » consiste à aller au devant des utilisateurs en leur
fournissant automatiquement les informations.
L’approche push très en vogue il y a encore quelques mois a montré ces limites
notamment par la saturation des boites aux lettres des intranautes.


4.9. EXEMPLE 2 : NAVIGATION SUR INTERNET

4.9.1. EXEMPLE D’UN SITE PORTAIL : LE SITE DU MINEFI
Un portail a pour vocation de rassembler une information hétérogène souvent
répartie sur plusieurs sites et de la fédérer par une approche purement thématique
qui, en général, est loin de l’emplacement physique des informations ou d’une
approche liée à l’organisation d’une structure.


4.9.2. LA PAGE D’ACCUEIL DU SITE

La charte graphique est sophistiquée :
♦ dominante bleue institutionnelle pour le bandeau haut ;
♦ les différentes rubriques, Ministère, Vie publique, Vie des entreprise, Infos
pratiques ont une couleur spécifique qui sera rappelée dans les bandeaux lors
de la navigation dans le site ;
♦ Les rubriques d’actualités sont mises en valeur par un bleu nuancé qui sera
également repris dans la navigation ;
♦ De même la rubrique eMinistère est mise en relief par un bleu spécifique.


Approche thématique croisée.
Il peut être intéressant qu’une page soit appelée à partir de plusieurs endroits du
site en fonction d’une approche thématique différente. Ainsi l’internaute augmente
ses chances de rencontrer l’information.
Exemple : la page infrastructure à clef publique.
Cette page est accessible de deux rubriques différentes : page
d’accueil/eMinistère ou page d’accueil/Démarche et formulaire/ Téléprocédure
fiscale.

Il est important de remarquer le point suivant :
La page qui contient des informations dispose d’une ligne graphique neutre. Ainsi,
cette page pourra être consultée dans deux contextes graphiques différents.
En revanche ce sont les éléments de navigation (bandeau ou frame) qui portent
les marques qui identifient une rubrique ou un thème.
Il est à noter que lorsque la ligne graphique est trop éloignée de la ligne du portail,
il a été décidé d’ouvrir une nouvelle fenêtre.

4.10. EXEMPLE : CONCEVOIR LA NAVIGATION D’UN SITE.

5. ORGANISER LA PUBLICATION DE L’INFORMATION SUR L’INTRANET
La publication de l’information est une des phases clefs de la réussite d’un
intranet.
5.1. MISE A JOUR CENTRALISEE DE LA PRODUCTION DE
L’INFORMATION :
Cette méthode est la plus facile à organiser. Une personne (ou une équipe) est
chargée de la mise à jour de l’ensemble des documents du site. Les producteurs
d’information envoient l’information à la personne chargée de la mise en ligne.
Les avantages :
♦ les personnes chargées de la publication des documents sont des spécialistes
du html. Elles respectent la charte graphique qu’elles ont définie ;
♦ elles disposent d’un accès direct au serveur web pour déposer les documents.



5.2. DELEGATION DE LA PRODUCTION DE L’INFORMATION :
Dans la mesure du possible, la publication des documents doit être déléguées aux
personnes qui sont au plus prêt de l’information.
Les avantages :
♦ ces personnes disposent de l’information la plus à jour ;
♦ ces personnes sont responsabilisées lors de la publication des informations
qu’elles produisent ;
♦ ces personnes se sentent impliquées dans le projet intranet ;
♦ l’équipe chargée du site peut se concentrer sur la maintenance du site
(navigation, lien perdu, etc.).
Inconvénients :
♦ la délégation de la mise à jour de l’information est techniquement plus
complexe à organiser. Deux pistes peuvent être retenues : mise en place
d’espace disque réservé et dédié à un utilisateur (la gestion des accès aux
disques peut s‘avérer complexe et une charge de travail importante pour les
services techniques) ou mise en oeuvre d’outils de publication assistée
dynamiquement (PAD) ;
! Remarque :
l’accès aux serveurs web hébergés sur des machines Unix est complexe à mettre
en oeuvre (notion de partition NFS), l’accès à des serveurs web hébergés sur des
machines NT est plus simple mais les habilitations restent lourdes à gérer.


6. LES ACTEURS DU PROJET :
6.1. ROLE ET COMPETENCE DES ACTEURS
Le rôle et les compétences des acteurs dépendent de la taille du site. En effet,
pour un petit site, une seule personne pourra être amenée à tenir plusieurs rôles .
Réciproquement plus le site va grandir, plus les personnes vont se spécialiser.
Certains rôles pourront même être tenus par des équipes complètes.
6.2. LES ROLES TYPES
6.2.1. LA HIERARCHIE
Elle est responsable du projet :
♦ elle définit les grands objectifs du site ;
♦ elle s’implique dans le projet ;
♦ elle porte le projet auprès des agents.
6.2.2. LE CHEF DE PROJET INTRANET
Il assure la mise en oeuvre du projet :
♦ définit les ressources à déployer ;
♦ coordonne les autres acteurs du projet ;
♦ planifie le projet ;
♦ connaît les fonctionnalités offertes par la technologie (veille technologique,
veille sur internet) ;
♦ veille au respect de la réglementation.
Le chef de projet intranet est amené à soutenir le projet. Il est l’interlocuteur des
fournisseurs d’information, des intranautes, des techniciens, de la hiérarchie et
des personnes qui élaborent le site.

6.2.3. LE WEBMASTER (OU WEBMESTRE) :
il a deux rôles principaux :
♦ « webmaster éditorial » : il est responsable de la sélection du contenu à
diffuser ;
♦ « webmaster contenu » : il est responsable de la création, la maintenance et le
maintien de la cohérence du site.
« webmaster éditorial »
♦ organise la collecte et la validation de l’information (mise en place des circuits
de production de l’information) ;
♦ définit et garantie le respect de la ligne éditoriale ;
♦ définit la navigation dans le site ;
♦ assure la communication du site (réponse aux méls, animation des forums) ;
♦ assure le référencement du site (dans les moteurs, dans les autres sites).

« webmaster contenu »
♦ assure la création des pages html (page, gif, …) ;
♦ assure la conversion des documents ;
♦ organise les ressources informatiques mises à disposition ;
♦ met à jour les informations à partir des processus définis par le « webmaster
éditorial» ;
♦ veille au maintient des liens dans le site.
Ce découpage même s’il a un sens est arbitraire.
Comme il a déjà été écrit, la répartition des responsabilités dépend de la taille du
site.
Si le projet est petit, une seule personne fera tout. Dans certains cas, le chef de
projet intranet prendra la responsabilité de « webmaster éditorial » et sera
secondé par « webmaster contenu ». D’autres cas peuvent exister. Le chef de
projet intranet sera secondé par une seule personne qui sera « webmaster
éditorial » et la fonction de « webmaster contenu » sera assurée par un prestataire
externe.

6.2.4. LE GRAPHISTE :
Il est chargé de tous les aspects visuels du site :
♦ concevoir la charte graphique ;
♦ élaborer les pages, les logos ;
♦ améliorer l’interface utilisateurs.
6.2.5. LE SERVICE INFORMATIQUE
Il déploie et exploite l’architecture technique :
♦ mettre en place et paramétrer les serveurs ;
♦ assurer les accès à l’internet ou l’intranet (les utilisateurs doivent voir le site) ;
♦ assurer la permanence du site (réseau, matériel) ;
♦ assurer la sécurité du site.